Elise Lecuyer, Alumni 2015 spécialisée en design d'espace

À l'occasion de sa venue pour une table ronde organisée par l'école sur le design d'espace, Elise Lecuyer, Alumni 2015, témoigne de son parcours dans l'architecture d'intérieur. Après le 1er cycle en architecture d'intérieur, elle a effectué un cycle master pour obtenir le Diplôme de design Bac +5 de l'école. Elle travaille aujourd'hui en tant que cheffe de projet pour des agences d'architecture intérieure dans le secteur du luxe.

Quel a été ton parcours suite à tes études ? 

J'ai toujours été dans le milieu du luxe. Dans la première agence, j'ai occupé le poste de cheffe de projet en architecture d'intérieur sur des projets d'hôtellerie, de luxe, de retail et de restauration étoilée.

Actuellement, je travaille dans une agence qui ne fait que de l'architecture intérieure pour les domaines de l' "hospitality", du retail et de la résidence privée haut de gamme. Je suis cheffe de projet donc je travaille sur la conception jusqu'à la livraison de chantier.

Interview d'Elise Lecuyer, Alumni 2017

Quelles sont selon toi les évolutions majeures du métier de designer d'espace ?

Je pense que l'une des évolutions majeures concerne la conscience écologique et l'impact écologique que l'on peut avoir en tant que designer ou architecte. Dans les faits, on se rend compte qu'on n'est pas encore à niveau et que c'est très compliqué à mettre en place. Je pense aussi que c'est une question de secteur, de client mais également de philosophie. C'est aussi à nous, en tant que designers, d'insuffler ces valeurs-là, de les proposer. Cela peut passer par des petites choses, comme par exemple s'intéresser à des matériaux ou des artisans locaux, proposer des choses qui vont avoir un moindre impact, etc. Mais ça, ça doit venir de nous, parce que ça ne viendra jamais du client, parce que le client c'est la rentabilité et l'efficacité.

L'autre évolution à laquelle je pense, c'est l'intelligence artificielle. Aujourd'hui, elle n'est pas encore très intégrée dans les pratiques quotidiennes. Je pense qu'il ne faut pas la voir comme quelque chose qui va nous remplacer mais plutôt comme un outil dont on doit se servir pour être peut-être plus productif dans certains cas. Pour moi rien ne remplacera la créativité individuelle ou en groupe.

Que t’a apporté le cycle master ?

Une ouverture sur l'UX (User Experience). Le cycle master m'a vraiment débloqué un autre univers que l'architecture d'intérieur et m'a permis d'appréhender d'autres notions, qui m'ont servies par la suite, à me positionner en tant que designer. Le fait d'être "mélangée" avec d'autres designers (designers produit, multimédia ou graphistes etc.) ouvre tout un champ des possibles.

Que t’a apporté ton projet de fin d’études ?

Mon projet de fin d'études a changé ma vision de designer et a aussi eu un énorme impact sur ma vie personnelle. Pendant deux ans, j'ai travaillé sur un habitat transitoire pour les réfugiés.

J'ai développé à la fois une micro-architecture et un outil de concertation qui permettait de récolter de la donnée sur les réfugiés en évitant des recensements particulièrement houleux dans les camps. Ce projet visait aussi à créer le lien, à s'intéresser aux différentes ethnies et aux différents besoins, pour mieux appréhender ensuite la micro-architecture qui pouvait être modulable en fonction de l'ethnie ou de l'individu qui allait habiter à l'intérieur. J'ai passé deux semaines dans le bidonville de Calais et dans le camp de Grande-Synthe, et clairement, ça a changé ma vie.

J'ai gagné le concours Design L'Expo organisé par l'école, qui est une sélection de projets de fin d'études exposée à La Cale 2 Créateurs à Nantes. Cela m'a donné l'opportunité de participer à la Design L'Expo de Dubaï.

Un conseil pour les futurs designers ?

Je leurs conseillerais de ne pas avoir peur de prendre des risques et de saisir les opportunités. S'il y a une chose que je dois retenir de mon parcours de designer, c'est que même si l'expérience vécue n'est pas celle qu'on avait imaginée, il faut toujours en tirer profit parce que même dans une mauvaise expérience, il y a de quoi évoluer.

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Ecrit le 25.04.24

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